Vous êtes nombreux à vous intéresser à la photographie numérique. Lors de vos premiers pas, vous devez savoir une chose essentielle : Il faut maîtriser la technique avant de laisser libre cours à ses envies artistiques !
Comme le chantait si bien Brassens, qui n’avait rien d’un photographe mais tout d’un artiste : « sans technique un don n’est rien qu’une sale manie »
Comme tout le monde ne peut pas se payer une formation de photographe ou un stage photo, j’ai décidé de vous présenter ici les bases de la photographie. « La photographie pour les nuls » version accélérée !
En matière de technique de photographie, il existe 3 points essentiels. Un triangle que vous devez absolument maîtriser, avant de tordre le cou aux règles pour construire votre style. Ces trois points sont le temps d’exposition (ou la vitesse), l’ouverture du diaphragme et la sensibilité. Ce sont ces trois paramètres qui vous feront maîtriser la photo numérique !
Apprendre la photo
Apprendre la photo revient donc à maîtriser la technique, mais aussi à développer votre sens artistiques. Les peintures, les dessins, les lumières, les couleurs … sont autant de domaines que vous devrez approfondir afin de compléter votre éducation visuelle et percevoir les choses qui vous étaient jusque là « invisibles ».
On ne peut nier le rôle du « don » dans le succès des grands photographes. Mais il n’est pas (selon moi) indispensable d’être « né » avec la photographie dans le sang pour devenir photographe et faire de belles photos. Il me semble que les deux éléments indispensables (et qui vont de paire) sont la motivation et la passion. Accompagnés de quelques cours de photographie en ligne, tout devient possible !
Le temps d’exposition (ou vitesse d’obturation)
Lorsque vous appuyez sur le bouton de déclenchement de votre appareil photo numérique, l’obturateur s’ouvre pour laisser passer la lumière puis se referme. C’est de ce « temps de pose » que nous parlons ici. Plus le temps de pose est long, plus on laisse passer de lumière.
Ainsi, en respectant cette logique, nous pouvons dire que moins il y a de lumière, plus le temps de pose doit être long. Et inversement.
Si vous prenez une photo de jour, en plein soleil, un temps de pose très court suffira à laisser passer la quantité de lumière nécessaire à l’exposition de la photo.
Si au contraire vous prenez une photo de nuit, alors un temps de pose très long sera nécessaire, de sorte à laisser passer assez de lumière pour que la photo soit correctement exposée.
Pour prendre un exemple plus parlant, nous disposons d’un robinet et d’une bouteille d’un litre vide. Nous allons ouvrir le robinet pour remplir notre bouteille d’eau. Si la pression de l’eau est faible, nous devrons laisser le robinet ouvert pendant 30 secondes. Si la pression de l’eau est forte, alors 5 secondes suffiront pour remplir la bouteille. Ce temps durant lequel le robinet reste ouvert est le temps d’exposition !
La vitesse d’exposition s’exprime en seconde. En voici quelques valeurs courantes : 1s, 1/15s, 1/60s, 1/90s, 1/125s, 1/180s …
Sachez enfin qu’au-delà d’un certain temps de pose, il devient nécessaire d’utiliser un stabilisateur (par exemple un trépied). Car si vous bougez pendant que l’obturateur laisse passer la lumière, votre photo sera floue. Et ce seuil dépend de votre objectif (voire de la longueur de votre focale). Par exemple, avec un 35mm, le seul à ne pas franchir est 1/90s.
L’ouverture du diaphragme
Restons dans notre exemple du robinet. Dans ce cas, l’ouverture du diaphragme correspond au diamètre du robinet. Plus ce diamètre est grand, plus la quantité d’eau qui s’écoule est élevée. Vous pouvez voir sur le schéma suivant différentes ouvertures du diaphragme.
La valeur de l’ouverture s’exprime en f/x. Une petite valeur (par exemple f/1.8) correspond à une grande ouverture tandis qu’une grande valeur (par exemple f/19) correspond à une petite ouverture.
Voici quelques exemples d’ouverture : f/1.4, f/1.8, f/2.8, f/4, f/5.6, f/8, f/11, f/16 …
En plus de jouer un rôle dans la quantité de lumière absorbée, l’ouverture du diaphragme permet également de gérer la profondeur de champs (et donc le flou artistique). Une petite valeur (par exemple f/1.8) correspond à une faible profondeur de champs (donc à un important flou d’arrière plan). Une grande valeur (par exemple f/19) correspond à une grande profondeur de champ (donc un flou d’arrière plan réduit).
Naturellement, nous utiliseront une ouverture de f/1.8 pour faire un portrait, afin d’isoler le sujet du fond, et nous utiliserons une ouverture de f/11 pour faire un paysage, afin que l’intégralité de notre paysage soit net !
Selon votre matériel photo (boitier et objectifs), vous aurez plus ou moins de possibilités artistiques. Par exemple certains objectifs ouvrent à f/2.8 au maximum tandis que d’autres ouvrent à f/1.4. Ces derniers sont plus lumineux et offrent un flou artistique plus important.
La sensibilité ISO
Jusque là, nous savons que pour exposer une photo tout en définissant une profondeur de champ, nous devons jouer sur le temps d’exposition et l’ouverture du diaphragme. Mais notre petite formation photo n’est pas terminée.
Admettons qu’en utilisant ces deux paramètres (temps de pose et ouverture), nous nous rendions compte que notre photo manque cruellement de lumière. Dans ce cas, nous allons jouer sur la sensibilité ISO de notre capteur.
Kézako ? Et bien le capteur d’un appareil photo est capable de varier la sensibilité. Autrement dit il peut être plus ou moins sensible à une même quantité de lumière. Mais cette sensibilité ISO possède un inconvénient : elle génère du bruit sur la photo. Plus la valeur de la sensibilité est élevée, plus le bruit est important. Une sensibilité élevée dégrade également les couleurs d’une photo.
L’apparition du bruit est toutefois relative à la qualité d’un capteur. Selon votre appareil photo, vous pourrez utiliser des valeurs plus ou moins élevées.
Un bouton vous permet de varier cette sensibilité de 100 ISO à 1600 ISO pour les appareils les moins performants, et jusqu’à 12800 ISO pour les réflexes professionnels comme le Nikon D4.
Les possibilités artistiques ou comment prendre une photo particulière
Si l’ouverture du diaphragme permet de créer un beau flou d’arrière plan, le temps d’exposition permet lui de créer un joli flou de mouvement. En effet, plus le temps de pose est élevé, plus le flou de mouvement est important. A titre d’exemple, si l’obturateur reste ouvert assez longtemps pour voir passer des voitures de nuit, alors le résultat sur la photo sera un filet de lumières (les phares des voitures qui passent). En voici un exemple :
Il en va de même pour le mouvement de l’eau ou des nuages. Un temps de pose court permet de figer ce mouvement, tandis qu’un temps de pose long permet de créer un flou de mouvement comme sur les photos suivantes :
En définitif, maîtriser ces trois paramètres (exposition, ouverture et sensibilité) permet d’une part de prendre des photos assez lumineuses (mais pas trop), et d’autres part de créer des effets artistiques intéressants. Vous avez désormais les bases pour apprendre la photographie !